En 2024, produire son électricité chez soi devient une option de plus en plus accessible et rentable. Cet article détaille les différentes solutions existantes, leurs coûts, les réglementations en vigueur et l'intérêt de l'autoconsommation pour réduire sa facture énergétique.
Les différentes solutions pour produire son électricité
Produire son électricité soi-même est une démarche de plus en plus plébiscitée par les particuliers soucieux de réduire leur dépendance énergétique et de faire des économies sur leur facture. Plusieurs solutions existent pour générer sa propre électricité à partir de sources renouvelables comme le soleil, le vent, l'eau ou encore la biomasse. Découvrons en détail le fonctionnement, les avantages et les contraintes de chaque méthode.
Les panneaux solaires photovoltaïques
L'énergie solaire est la solution la plus répandue pour produire son électricité. Des panneaux photovoltaïques, composés de cellules en silicium, sont installés sur le toit ou dans le jardin. Sous l'effet du rayonnement solaire, ces cellules génèrent un courant électrique continu qui est ensuite converti en courant alternatif par un onduleur pour alimenter le logement.
Les panneaux solaires présentent l'avantage de ne nécessiter que peu d'entretien et de s'adapter à la plupart des toitures. Leur rendement dépend cependant de l'ensoleillement : ils sont plus efficaces dans le sud de la France. Comptez environ 25 m² de panneaux pour couvrir les besoins en électricité d'un foyer de 4 personnes.
Les éoliennes domestiques
Le vent constitue une autre ressource exploitable pour produire son électricité grâce à une éolienne domestique. Celle-ci est généralement installée sur un mât dans le jardin, dans une zone bien exposée aux vents dominants. En tournant, les pales entraînent un générateur qui produit un courant électrique.
Si l'éolienne domestique permet de produire de l'électricité même la nuit, son installation est soumise à des contraintes réglementaires strictes : elle doit être implantée à plus de 3 mètres des limites de propriété et peut nécessiter une autorisation en mairie. Son rendement est également tributaire de la force du vent. Dans les régions peu ventées, ce système est peu rentable.
L'hydro-électricité avec une turbine domestique
Les particuliers disposant d'un cours d'eau sur leur terrain peuvent installer une hydroturbine pour produire leur propre électricité. L'eau fait tourner une turbine couplée à un générateur. Ce système fonctionne en continu et offre un excellent rendement.
L'installation d'une hydroturbine nécessite cependant des démarches administratives complexes (autorisation de la DDT, droit d'eau...). Le cours d'eau doit en outre offrir un débit suffisant et régulier. Cette solution est donc réservée à des cas spécifiques.
Le biogaz issu d'un méthaniseur domestique
Il est possible de produire son propre gaz, appelé biogaz, grâce à un méthaniseur domestique. Celui-ci permet de transformer les déchets organiques (tontes, épluchures, fumier...) en méthane par fermentation. Ce gaz peut ensuite alimenter une chaudière ou un générateur pour produire de l'électricité et de la chaleur.
Encore peu répandue, la méthanisation domestique constitue une solution vertueuse pour valoriser ses déchets. Elle impose cependant de disposer d'une quantité suffisante de matière organique et d'un espace dédié pour installer le méthaniseur (cuve enterrée).
La micro-cogénération avec un écogénérateur
La micro-cogénération consiste à produire simultanément de l'électricité et de la chaleur à partir d'une chaudière fonctionnant au gaz naturel. Équipée d'un moteur Stirling, la chaudière produit de l'électricité tout en chauffant le logement et l'eau sanitaire.
Si elle permet de réduire sa facture, la micro-cogénération ne produit pas une électricité verte puisqu'elle consomme du gaz. Son coût d'installation, entre 15 000 et 25 000 €, freine également son développement chez les particuliers malgré les aides existantes.
Le choix du système de production électrique dépendra des ressources disponibles (ensoleillement, vent, cours d'eau, déchets organiques), des contraintes techniques du logement et du budget que l'on est prêt à y consacrer. Les panneaux photovoltaïques restent la solution la plus accessible et la plus rentable pour un foyer.
Coûts et rentabilité des installations
Produire son électricité soi-même est un investissement qui peut s'avérer rentable sur le long terme, à condition de bien choisir son installation en fonction de ses besoins et de sa situation. Les coûts initiaux et la rentabilité varient selon les technologies utilisées, mais des aides financières existent pour soutenir ces projets d'autoconsommation.
Panneaux solaires photovoltaïques : un investissement rapidement amorti
L'installation de panneaux solaires photovoltaïques représente un coût initial important, entre 8 000 et 15 000 € pour une installation de 3 kWc (kilowatt-crête). Cependant, cet investissement peut être amorti en 8 à 12 ans grâce aux économies réalisées sur la facture d'électricité et à la revente du surplus produit. Avec une durée de vie de 25 à 30 ans, les panneaux solaires offrent ensuite de nombreuses années de production gratuite.
Des aides financières comme la prime à l'autoconsommation (jusqu'à 380 €/kWc) et la TVA réduite à 10% permettent de réduire le coût initial. De plus, l'entretien des panneaux solaires est minimal, se limitant à un nettoyage occasionnel.
Éoliennes domestiques : un investissement plus conséquent
Les éoliennes domestiques nécessitent un investissement plus important, entre 15 000 et 30 000 € pour une puissance de 1 à 6 kW. Leur rentabilité dépend fortement de la vitesse moyenne du vent sur le site d'installation. Dans des conditions optimales, le retour sur investissement peut se faire en 10 à 15 ans.
Les coûts d'entretien sont plus élevés que pour le solaire, avec des révisions régulières nécessaires tous les 2 à 3 ans. Les éoliennes bénéficient également de la TVA réduite à 10%.
Hydroélectricité et méthanisation : des solutions plus rares
L'installation d'une hydroturbine domestique ou d'un méthaniseur représente un investissement conséquent (à partir de 20 000 €) et n'est envisageable que dans des situations spécifiques (présence d'un cours d'eau avec un débit suffisant, exploitation agricole produisant de la biomasse...).
La rentabilité de ces installations dépend de nombreux facteurs et doit être étudiée au cas par cas. Des aides financières comme le tarif d'achat garanti pour l'hydroélectricité ou les subventions pour la méthanisation peuvent améliorer leur rentabilité.
Technologie |
Coût initial |
Temps de retour sur investissement |
Aides financières |
Panneaux solaires |
8 000 à 15 000 € (3 kWc) |
8 à 12 ans |
Prime à l'autoconsommation, TVA réduite |
Éoliennes domestiques |
15 000 à 30 000 € (1 à 6 kW) |
10 à 15 ans |
TVA réduite |
Hydroturbines |
À partir de 20 000 € |
Variable |
Tarif d'achat garanti |
Méthaniseurs |
À partir de 20 000 € |
Variable |
Subventions |
Réglementations et démarches administratives
Avant de vous lancer dans un projet de production d'électricité à domicile, il est important de bien se renseigner sur les réglementations en vigueur et les démarches administratives à effectuer. L'installation de systèmes comme des panneaux solaires, une éolienne ou une micro-centrale hydraulique est encadrée par la loi et nécessite certaines autorisations.
Autorisations d'urbanisme
Selon la nature et la taille de votre installation, vous devrez faire une déclaration préalable de travaux ou une demande de permis de construire auprès de votre mairie. Par exemple :
- Les panneaux solaires photovoltaïques intégrés à la toiture sont soumis à déclaration préalable.
- Les panneaux solaires au sol ou sur chassis nécessitent un permis de construire dès 3 kWc de puissance.
- Les éoliennes de moins de 12 mètres de hauteur doivent faire l'objet d'une déclaration préalable. Au-delà, un permis de construire est requis.
Renseignez-vous auprès du service urbanisme de votre commune pour connaître les formalités à accomplir selon votre projet.
Raccordement au réseau public d'électricité
Si vous souhaitez injecter votre production sur le réseau électrique, vous devrez faire une demande de raccordement auprès d'Enedis (ou d'une entreprise locale de distribution). Cela implique de respecter certaines normes techniques pour garantir la sécurité du réseau.
Les frais de raccordement sont à votre charge. Ils dépendent de la puissance de votre installation et de la distance au réseau. Comptez en moyenne entre 1000 et 2000 € pour une installation photovoltaïque en autoconsommation avec vente du surplus.
Contrat de vente du surplus d'électricité
Pour vendre votre production excédentaire à EDF ou un autre fournisseur, vous devrez signer un contrat d'achat. Deux options existent :
- Le contrat d'obligation d'achat : le tarif de rachat est fixé par l'État pour 20 ans. En 2023, il est de 0,10 €/kWh pour le solaire.
- Le contrat en complément de rémunération : le prix varie selon les cours du marché de gros. Une prime compense la différence avec un tarif de référence garanti.
Conditions spécifiques pour l'autoconsommation
Si vous autoconsommez votre production sans injecter de surplus, la démarche est simplifiée. Vous n'avez pas besoin de contrat de vente, ni de compteur Linky. En revanche, vous devez déclarer votre installation à votre mairie et votre gestionnaire de réseau.
Vous pouvez bénéficier de la prime à l'investissement pour les installations en autoconsommation. Son montant varie de 380 €/kWc à 280 €/kWc selon la puissance (chiffres 2023).
Produire son électricité chez soi implique de respecter un cadre légal et réglementaire précis. Bien s'informer en amont permet d'éviter les mauvaises surprises et de mener à bien son projet d'autoconsommation ou de revente au réseau.
Autoconsommation et revente de surplus
Lorsqu'un particulier produit sa propre électricité, il a plusieurs options quant à l'utilisation de cette énergie. L'autoconsommation totale, l'autoconsommation avec revente de surplus et la revente totale sont les trois principaux scénarios envisageables. Chacun présente des avantages financiers et des implications techniques spécifiques.
L'autoconsommation totale
L'autoconsommation totale consiste à utiliser l'intégralité de l'électricité produite pour ses propres besoins, sans injecter le surplus sur le réseau. Cette option permet de réaliser des économies substantielles sur sa facture d'électricité, puisque chaque kilowattheure autoconsommé est un kilowattheure non acheté au fournisseur d'énergie.
Cependant, l'autoconsommation totale nécessite souvent l'installation d'un système de stockage, comme des batteries, pour stocker l'électricité produite en excès et la restituer lorsque la production est insuffisante. Selon l'ADEME, le coût d'un système de stockage pour une installation photovoltaïque résidentielle varie entre 500 et 1 500 € par kWh de capacité.
L'autoconsommation avec revente de surplus
L'autoconsommation avec revente de surplus permet de consommer en priorité l'électricité produite et de vendre le surplus à EDF OA (Obligation d'Achat) ou à un autre fournisseur. Cette option offre un double avantage financier : la réduction de la facture d'électricité grâce à l'autoconsommation et un complément de revenus grâce à la vente du surplus.
En 2024, le tarif de rachat pour le surplus d'électricité photovoltaïque est de 0,10 €/kWh pour les installations de moins de 9 kWc, et de 0,06 €/kWh pour celles entre 9 et 100 kWc. Pour une installation de 3 kWc produisant 3 500 kWh/an, dont 1 500 kWh autoconsommés, la revente du surplus (2 000 kWh) rapporterait ainsi 200 € par an.
La revente totale
La revente totale consiste à injecter la totalité de l'électricité produite sur le réseau et à la vendre à EDF OA ou à un autre acheteur. Cette option était particulièrement intéressante il y a quelques années, lorsque les tarifs de rachat étaient élevés. Aujourd'hui, avec la baisse des tarifs, l'autoconsommation avec revente de surplus est généralement plus avantageuse.
Toutefois, la revente totale peut rester pertinente pour les installations de grande taille, bénéficiant d'économies d'échelle. Par exemple, pour une centrale photovoltaïque au sol de 1 MWc, le tarif de rachat est de 0,0586 €/kWh en 2024, soit un chiffre d'affaires annuel d'environ 70 000 € (pour une production de 1 200 MWh/an).
Raccordement au réseau et démarches administratives
Quelle que soit l'option choisie, le raccordement au réseau électrique est obligatoire pour les installations de production d'électricité, sauf en cas d'autoconsommation totale sans stockage. Les démarches administratives, comme la demande de raccordement auprès d'Enedis et la signature d'un contrat d'achat avec EDF OA ou un autre acheteur, sont également nécessaires.
Le choix entre autoconsommation totale, autoconsommation avec revente de surplus et revente totale dépend de plusieurs facteurs, comme la taille de l'installation, les besoins en électricité du foyer et les contraintes techniques et réglementaires. Une étude personnalisée permet d'identifier la solution la plus adaptée et la plus rentable.
L'essentiel à retenir sur les solutions de production d'électricité
Alors que la transition énergétique s'accélère, l'autoconsommation et la production d'électricité à domicile représentent des alternatives prometteuses pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles. L'essor des technologies comme les panneaux solaires, les éoliennes ou les installations de biogaz ouvre de nouvelles perspectives pour tendre vers l'autonomie énergétique. Bien que les investissements initiaux puissent sembler élevés, les aides financières et les économies substantielles réalisées sur le long terme rendent ces solutions particulièrement intéressantes pour les foyers français.